Rapport oral ENS.

1. Format de l'épreuve

1.1. Préparation

Pour rappel, les candidats bénéficient de 30 minutes de préparation pendant lesquelles ils visionnent une vidéo extraite d'émissions télévisées, de débats, de bulletins d'information ou encore de documentaires. La longueur du document se situe entre 4 et 6 minutes et son contenu porte sur des sujets variés : thèmes d'actualité politique, économique, sociale, culturelle, scientifique, documentaires (voir les vidéos mises en ligne). Les candidats visionnent le document sur une tablette dont ils ont le contrôle. Ils peuvent interrompre la vidéo à leur guise. Nous les encourageons à prêter attention aux images, au format proposé, à la construction de la séquence visionnée et éventuellement au ton employé.

1.2. L'épreuve

L'épreuve dure 20 minutes. Elle consiste à faire une restitution précise et structurée du document, accompagnée d'un commentaire construit avec une problématique. S'ensuit un échange avec les deux examinateurs. Il convient de veiller à l'équilibre du temps consacré à la restitution et au commentaire. La première phase de l'épreuve est de 10 minutes et n'excède pas 12 minutes. Le jury arrête les candidats s'ils dépassent le temps imparti, afin de ménager un temps d'échange suffisant. Des problèmes de gestion du temps récurrents ont été observés cette année. Il revient aux candidats de veiller à leur temps de parole. Il est indispensable d'avoir une montre à sa disposition.

- Restitution

L'exercice consiste à trouver le juste équilibre entre extraction des idées principales et restitution des données pertinentes précises (chiffres, dates, fonction des personnes interviewées, etc., à chaque fois que c'est possible). Le jury vérifie les données jugées incontournables dans l'entretien. Cette année, la plupart des candidats ont su capter l'essentiel des documents et les restituer avec une certaine cohérence. Les meilleures restitutions ont dégagé les enjeux de la vidéo en hiérarchisant les informations de façon pertinente et claire tout en s'appuyant sur des données précises quand elles étaient présentes (chiffres et statistiques, dates, qualité des intervenants, etc.).
Il est conseillé de donner le sujet de la vidéo et sa source directement plutôt que d'aller chercher une accroche généraliste et artificielle. En revanche, une introduction contextualisant la vidéo est appréciable si elle est bien ciblée. Plusieurs candidats parlent de la vidéo en disant « the text » ou « the article » sans doute en calquant les oraux d'autres concours. Certains candidats ne prêtent aucune attention à l'écran et aux images qu'il renvoie et se contentent de noter le script qu'ils restituent sans le moindre recul. Les réflexions pertinentes sur les images, les sons ou les musiques de la vidéo sont particulièrement appréciées quand elles permettent d'en affiner la compréhension.

- Commentaire

Il est souhaitable que le commentaire s'articule autour d'une problématique. Il doit être centré sur l'un des thèmes principaux de la vidéo et prendre en compte l'angle spécifique sous lequel elle aborde le sujet. Si les commentaires ont en général été plus personnels et moins 'plaqués' que les années précédentes, certains candidats ont proposé des réflexions qui, sous prétexte d'élargir la question n'avaient parfois rien à voir avec la vidéo à analyser. Nous rappelons qu'il convient d'éviter les catalogues de généralités et les commentaires 'plaqués' qui ne reflètent pas la capacité d'analyse des candidats à partir de la question soulevée. Le commentaire doit être ancré dans le sujet de la vidéo. Les ouvertures sur des sujets en lien avec la vidéo sont possibles, mais elles doivent être explicitées et justifiées par une phrase de transition ou d'introduction au commentaire. Il convient également d'éviter les clichés ou les lieux communs : les meilleurs candidats ont su exploiter les enjeux posés par la vidéo et ont privilégié une analyse personnelle.
Chaque argument proposé doit être illustré par un ou des exemples clairement présentés et bien développés. Afin d'éviter les effets « liste », les candidats sont vivement encouragés à soigner leurs transitions et à présenter une argumentation structurée. Enfin, le commentaire peut être enrichi par une analyse des images présentées dans la vidéo.
Le jury tient à souligner qu'un grand nombre de candidats sont bien préparés à l'épreuve. Certains témoignent de connaissances géopolitiques et de culture générale solides, voire impressionnantes, qui donnent lieu à des échanges particulièrement intéressants.

- Discussion

Cette partie de l'épreuve vise à vérifier la compréhension fine du document, mais également à établir une communication avec le jury. Elle peut prendre la forme d'une session de questions- réponses ou d'un dialogue avec le candidat qui sera invité à réagir à une remarque du jury. Il s'agit d'évaluer l'aisance et la spontanéité avec lesquelles les candidats s'expriment et leurs capacités à interagir avec le jury. Les réponses courtes et fermées sont à éviter. Notons également que le registre de langue fait partie intégrante de l'évaluation : il existe d'autres façons de demander à l'examinateur de répéter sa question que « what ? » ou « hein ? ».

2. Qualité de la langue

Le jury attend un débit dynamique, ni trop rapide ni trop lent, et une élocution claire. Cette année, un certain nombre de candidats ont eu tendance à parler très lentement, probablement afin d'éviter les erreurs. Or, un débit trop lent ou hésitant nuit à la qualité de la communication et a été sanctionné, même en l'absence de fautes de langue.
D'autres candidats, quelle que soit la qualité de leur anglais, ont tendance à parler trop vite. Un débit rapide n'empêche pas les examinateurs d'entendre les erreurs et peut rendre l'échange difficile. Il s'agit d'une épreuve orale, et tout ce qui peut rendre la communication aisée est à exploiter : contact visuel, écoute et prise en compte des suggestions faites dans le but de permettre aux candidats de préciser leur pensée.

- Prononciation

Les candidats doivent prêter une attention particulière aux mots-clés du sujet, répétés plusieurs fois au cours de la vidéo, et éviter les erreurs de prononciation récurrentes. Attention aux ajouts de « s » intempestifs dans les mots suivants : Percent ou Black Lives Matter. Cette année, le jury a remarqué beaucoup d'erreurs de prononciation, détaillées ci-dessous. Nous invitons les candidats à lire cette section avec attention et à en tenir compte pour l'année prochaine :
- Ajout ou oubli, des [h] et méconnaissance des exceptions (hour, honest...)
- Consonnes muettes prononcées : answer, doubt
- Prononciation des « i » : liberal, video, vaccine, police/crime, writer
- Voyelles longues/courtes : confusion entre leave/live et heat/hit ; hop/hope
- Erreurs sur heart, put, push
- Sons : choke/shock ;
- Déplacements d'accent les plus fréquents :

Accent sur la première syllabe : : 'capitalist, 'communist, 'socialism, 'access, 'Africa, 'process, 'access, 'foreign, 'interested, 'area, 'promise, 'realise, 'manage, 'emphasis, 'profitable, 'favourable, 'commentary, 'optimism, 'mechanism, 'realism, 'consequences, 'infrastructure, 'temporary, 'arguably, 'advertising, 'psychopath

Accent sur la 2ème syllabe: re'publican, con'servative, a'natomy, Ja'pan, ca'thedral, re'vealing, e'vent, phe'nomenon, co'operate, be'nevolent, nar'rator

Stress-changing suffixes: 'politics, poli'tician, 'matter, ma'terial, de'mocracy, demo'cratic, ge'ography, geo'graphic, melan'cholic, proble'matic, 'photograph, pho'tographer, 'analyse, a'nalysis, 'generate, gene'ration, intergene'rational
NB : de'velop, de'veloped, de'velopment, de'veloping; i'dea, ide'ology

- Grammaire

De nombreuses erreurs sur l'emploi des temps, des accords et de la modalité ont été remarquées cette année. Rappelons que des événements passés doivent être rapportés au passé et non au présent. La distinction entre prétérit et present perfect est souvent mal maîtrisée. On note également un usage excessif de la forme -ING notamment dans les restitutions (*the video is showing...). La forme passive pose régulièrement problème et nous invitons les candidats à y prêter une attention toute particulière. La syntaxe est parfois approximative, ce qui peut poser des problèmes de compréhension : l'ordre des mots dans les questions n'est pas toujours respecté ; les verbes intransitifs sont utilisés dans des constructions erronées (he *explains us ; I'm going to *present you this). La forme pronominale est souvent utilisée de manière excessive. Comme en 2019, le jury ne tolère pas que la conjugaison des verbes irréguliers les plus courants ne soit pas maîtrisée (par exemple : sell ; break ; cost). Les chiffres et nombres sont souvent mal maîtrisés, avec l'ajout de « s » et de « of » à mauvais escient (three thousand dollars, et pas three *thousands of dollars, mais thousands of dollars).
On remarque également une tendance à mettre des indénombrables au pluriel (*informations, *medias). Une autre erreur récurrente consiste à utiliser le singulier après « one of », qui nécessite pourtant le pluriel (« one of the most famous monumentS »). La distinction entre much / many - less / fewer/ (a) few est souvent mal maitrisée par les candidats.
Enfin, nous recommandons aux candidats de prêter une attention toute particulière aux prépositions (responsible *of, *in the other hand, depend *of, to suffer *of, to enter *in, *in the same time)

- Lexique

Les mêmes gallicismes que ceux signalés en 2019 ont été observés cette année. *changement (pour change), *pandemy (pour pandemic) *benefic, *influent, *sensibilisation/sensibilize, *representant, *a problematic, *to product, a *politic, sont quelques exemples de mots qui n'existent pas en anglais.
Des confusions récurrentes sur du lexique de base ont également été sanctionnées : economic/economical ; *responsability ; a phenomenon / a *phenomen ; a *problematic ; raise/rise ; *concurrence (pour competition) ; *impressing et impressive ou firm / company / society ; *Politic et political
Autres erreurs récurrentes :

-lecture / restitution de chiffres et vocabulaire afférent (to collapse, plummet, skyrocket, increase, etc)
-les indénombrables (furniture, equipment, damage, etc.)
-les articles (*UK, *US, *the nature)
-les comparatifs (more *that)
-les « s » (génitifs, présent simple)
Attention également à l'usage excessif des phrases toutes faites pour les transitions. Par exemple, les expressions 'It begs the question' ou 'I will scrutinize further' sont souvent utilisées de façon maladroite.
Nous souhaitons en conclusion réaffirmer l'importance d'une grammaire correcte et maîtrisée, d'un vocabulaire riche et précis. La phonétique et la phonologie sont tout aussi essentielles pour garantir l'intelligibilité des propos. En plus de ces qualités linguistiques, les meilleurs candidats ont fait preuve d'une connaissance appréciée de l'actualité et des médias anglophones, et ont présenté des commentaires personnels, fins et pertinents, illustrés d'exemples précis et bien exploités. Les prestations de ces candidats témoignent d'une méthodologie solide acquise au terme d'un entraînement rigoureux


Frédéric Chevalier
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