Méthode synthèse centrale
Description de l'épreuve
Quelques documents en langue étrangère (au minimum trois) sont proposés aux candidats qui en rédigeront une synthèse en quatre heures, dans la langue étrangère choisie, en 450-500 mots. Les candidats doivent définir une problématique pertinente avec l'ensemble des documents proposés. Cette problématique guidera leur synthèse.
La synthèse doit faire apparaitre les arguments clefs de chaque document en rapport avec la problématique choisie et faire émerger les lignes de force sans introduire de biais. Il est attendu du travail demandé qu'il restitue les éléments clefs contenus dans les documents et qu'il montre comment ceux-ci se complètent, se renforcent, s'opposent, etc. La confrontation des points de vue proposés dans les différents documents est un élément essentiel de la synthèse. Chaque information utilisée doit être placée dans son contexte de facon à réaliser un exposé objectif des idées présentées par chaque document. Le lecteur de la synthèse doit pouvoir se faire sa propre opinion du sujet, sans avoir à consulter les documents originaux. Les candidats ne doivent en aucun cas introduire de commentaire personnel.
Présentation générale des critères
Les critères d'évaluation de la synthèse sont au nombre de cinq. L'évaluation s'appuie sur différents descripteurs qui permettent, pour chaque critère, de passer d'un palier à un autre. Les paliers correspondent au degré de maitrise des compétences évaluées.
1. Problématisation
Il s'agit d'évaluer la capacité du candidat à poser une problématique pertinente qui englobe toutes les sources et oriente la construction de son propos. Une simple thématique ne saurait constituer une problématique.
2. Restitution des informations
Il s'agit d'évaluer la capacité du candidat à repérer les informations essentielles de l'ensemble du corpus et à les hiérarchiser de façon pertinente. Ce critère permet aussi d'évaluer la finesse d'analyse des candidats et la restitution des nuances de points de vue.
3. Synthèse
Il s'agit d'évaluer la capacité du candidat à mettre en relation de façon cohérente les informations repérées dans tous les documents pour présenter une synthèse clairement organisée en parties distinctes et progressives.
4. Répertoire linguistique
Il s'agit d'évaluer la capacité du candidat à mobiliser les champs lexicaux adéquats, mais aussi sa capacité à s'exprimer dans une langue claire. Il ne s'agit dont pas de complexifier inutilement le discours mais bien de se rapprocher d'une langue authentique et adaptée à la restitution du message. « Répertoire linguistique » fait référence au degré de précision et de nuance qu'autorise la maitrise linguistique du candidat.
5. Correction linguistique
Il s'agit d'évaluer la capacité du candidat à utiliser une langue syntaxiquement et grammaticalement correcte, en privilégiant toujours l'intelligibilité du discours.
La présentation et le soin de la copie
Le titre
Un titre précis et informatif, qui indique clairement le thème du dossier, est requis. Il est inutile de chercher des titres accrocheurs, ou des jeux de mots plus ou moins judicieux. Les candidats ne rédigent
pas un article qui sera publié. Les meilleurs titres prennent la forme d'un syntagme ou d'une phrase simple, contenant les mots clés du dossier et en résumant l'idée générale. Par exemple : From celebrating to remembering controversial historical figures ; Taking down racists' statues : erasing or addressing the past? ; Taking down racists' statues : a symbolic, historical, and political stake. Formuler une question pour le titre peut convenir mais ne peut se substituer à la formulation d'une problématique. De plus, il est mal venu d'utiliser la même question pour le titre et la problématique au sein de l'introduction.
Introduction et problématisation
La difficulté d'une introduction réussie réside à la fois dans sa concision et sa précision. Il s'agit pour les candidats à la fois de montrer les liens logiques entretenus par les sources autour d'une thématique et de démontrer leur capacité d'analyse par l'explicitation des enjeux du corpus. Pour ce faire, une contextualisation à l'aide d'éléments extérieurs au dossier n'est pas une plus-value et peut même s'avérer laborieuse et très longue. En d'autres termes, il faut vraiment se limiter aux idées développées dans les documents, même pour l'accroche. Certains candidats choisissent d'ailleurs de commencer leur devoir en citant brièvement l'un des auteurs pour entrer rapidement dans le vif du sujet.
La problématique
Les candidats doivent accorder une attention particulière à la formulation de la problématique afin que
celle-ci soit en cohérence avec l'ensemble des documents du dossier. La problématique doit également permettre de rendre compte des nuances présentes dans chacun des documents. Les problématiques binaires ont rarement permis aux candidats de montrer la complexité des enjeux du dossier. Enfin, le jury s'étonne que certaines introductions ne débouchent sur aucune problématique, les candidats se contentant de présenter les documents les uns à la suite des autres avant de passer au développement. Or, il est essentiel de définir un axe directeur pour orienter sa réflexion. La problématique doit être présente de préférence sous la forme d'une question directe mais cela n'est pas obligatoire. Les formulations indirectes sont acceptées dans la mesure où elles ne conduisent pas à confondre problématique et thématique.
La présentation des sources
Comme la synthèse s'adresse à une personne qui ne connait pas les documents, il convient de bannir les références contextuelles (comme par exemple document 1, the first document, the last document) dès l'introduction ainsi que dans l'ensemble du devoir. Cela est source de confusion, ne permet pas de faire ressortir la spécificité des points de vue exprimés et est donc pénalisé. Il convient en effet de présenter les documents en prenant bien en compte leur date de publication, leur nature, la ou les aires géographiques concernées ainsi que les points de vue en présence. L'analyse de ces éléments, qui constituent une aide précieuse à la conceptualisation, doit permettre aux candidats de montrer qu'ils ont compris les enjeux du dossier et d'en rendre compte avec concision. Certaines introductions résumant chacun des documents les uns après les autres sont beaucoup trop longues, ce qui constitue un écueil majeur. Nous rappelons qu'il convient de respecter les conventions typographiques en soulignant le nom des journaux et des œuvres.
L'annonce de plan
Le jury n'attend pas qu'un plan soit annoncé en introduction. En effet, la synthèse est un document court dont les différentes parties doivent s'articuler naturellement à l'aide de transitions claires. Ainsi, terminer l'introduction avec un plan la rallonge inutilement et est souvent source de redites.
Le développement de la synthèse
La structure de la synthèse
La méthode de la synthèse est de mieux en mieux assimilée et les meilleures copies se distinguent généralement par le fait que le candidat sait mettre en évidence le fil conducteur et veille à l'équilibre des parties de la synthèse. Techniquement, cela consiste à faire débuter chaque paragraphe par une idée maitresse synthétique qui annonce un aspect remarquable du dossier (topic sentence) et qui est ensuite illustrée par des arguments reformulés provenant des différentes sources. De plus, une attention particulière doit être accordée à la hiérarchisation des idées afin que l'anecdotique ne prenne jamais le pas sur l'essentiel. Au sein de chaque paragraphe, les liens doivent être logiques pour que l'on puisse suivre le raisonnement.
Rappelons aux candidats que le plan de synthèse attendu à ce niveau de concours se doit de dépasser la restitution purement factuelle et témoigner d'un niveau d'analyse qui démontre qu'ils ont compris les enjeux du corpus
La référence aux documents doit se faire avec précision, en distinguant bien l'auteur de la source. Il faut également intégrer habilement la référence aux documents et ne pas se contenter d'une mention de ces derniers en fin de phrase, entre parenthèses. Cela interrompt la lecture et ne permet pas de rendre compte des nuances de points de vue. Il est également très mal venu de se référer aux auteurs par leur prénom (Melody) et aux sources par des sigles hasardeux comme « TPI » pour The Philadelphia Inquirer ou « TWP1 » et « TWP2 » pour les deux articles du Washington Post.
La conclusion
Elle n'est pas requise ; en effet le dernier argument présenté peut avoir une valeur conclusive. Elle est inutile si elle reprend des arguments déjà présentés et pénalisante si elle amène à introduire des arguments extérieurs au dossier ou des commentaires personnels.